| | skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn | |
| Auteur | Message |
---|
Skah E. Livingstone Chants : 489 Arrivé(e) le : 21/07/2014 Avatar : richard madden
FTWOTS | Sujet: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 16:09 | |
| Skah Eliott Livingstone it’s not true that life is one damn thing after another ; it’s one damn thing over and over NOM(S) : Livingstone, comme papa, ce cher bon monsieur que je n’ai jamais connu. ϟ PRENOM(S) : Skah, comme ma marraine cheyenne l’a décidé. Paraît que ça veut dire « Blanc ». C’est juste ridicule, si vous voulez mon avis. Ridicule. Et maman ne pouvait rien dire, bien entendu, il a fallu qu’elle soit ravie, parce que ça faisait authentique. N’importe quoi. J’ai une tête à porter un prénom cheyenne moi ? Ecossais qu’il était, mon père. N’importe quoi. Je vous en foutrais des « Blanc », moi. Heureusement pour moi, maman a jugé bon de rajouter Eliott derrière. Comme celui qui danse en tutu, ou celui juge bon de se faire un ami dragon. Ou alors c’est Eliott le dragon. J’ai jamais trop suivi. Bref, bienvenue dans le monde, « Blanc Dragon en tutu Pierre qui vit ». Waouh. Génial. J’adore. ϟ DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 7 décembre 1986. ϟ AGE : 27 ans. ϟ STATUT CIVIL : C’est compliqué. On l’écrit tous sur Facebook. J’ai le droit de l’écrire ici. J’ai une femme, mais je sais pas où elle est. C’est compliqué j’vous dis. ϟ ORIGINE(S) : J’en sais trop rien. Maman dit que mon père était écossais – et vu ma tête, ça me surprendrait pas trop. Vu mon nom non plus. Mais avec Maman, je me méfie, on n’est jamais sûr de rien, elle perd la tête. C’est pas sa faute. J’ai pas cherché sur Internet pour vérifier qu’elle disait vrai, et je suis pas non plus allé enquêter sur mon certificat de naissance. Il est pas là, donc on s’en fout, non ? Elle, ma mère, d’où elle vient, je ne sais pas trop non plus. Elle est américaine, blonde aux yeux bleus, et elle s’appelle Moore. Je pense qu’on peut dire qu’elle vient du coin quoi. Ce qui fait que je suis américain moi, né ici. Quel bordel, tout ça pour dire que j’suis un américain, avec un prénom cheyenne et un nom de famille écossais. La poisse. ϟ ORIENTATION SEXUELLE : J’en sais rien. J’aime personne. C’est pas vrai. J’aime ma femme. Je dois être hétérosexuel alors. Mais j’vous tiendrai au courant, si jamais un jour je change d’avis. ϟ METIER/ETUDE : Zut les gars, j’y réfléchis encore. J'ai pas fait d'études, enfin pas longtemps, mais j'ai fait la guerre. Je suis resté trois ans en Irak, entre 2010 et 2013. Je sais pas pourquoi je suis allé là-bas. Mais j'y suis allé. Depuis, je me cherche. Je me suis toujours pas trouvé, mais je sais ce que j'aime. J'aime ma femme. Et tant que je ne l'aurai pas trouvée, je ne ferai rien d'autre que la chercher. Merci papa pour le pactole à l'héritage. Je savais pas que t'étais riche, jusqu'à maintenant. ϟ CARACTERE : Honnête ϟ Plein d’humour et d’auto-dérision ϟ Humble ϟ Jaloux ϟ Possessif ϟ Indépendant, sauf de sa femme ϟ Autoritaire ϟ Téméraire ϟ S’énerve trèèès facilement ϟ Intolérant parfois ϟ Têtu voire borné ϟ Perfectionniste ϟ Exigeant ϟ Contradictoire. AVATAR : Richard Madden, le beau, le magnifique, le sexy, le… je me tais. ϟ CREDIT : tumblr & Money honey.
J'aime pas qu'on me regarde de travers, alors j'ai tendance à cogner facilement. Surtout ceux dont la tronche me revient pas. ϟ Je supporte pas les chats, vraiment, je les aime pas du tout, et je crois qu'ils m'aiment pas non plus. On a instauré une distance réglementaire entre nous, et depuis, ça va mieux. ϟ Je me frotte le visage quand je sais plus quoi faire. Comme si ça allait enlever toutes les mauvaises pensées en moi et m'aider à avancer. Quel idiot je fais. Mais je le fais quand même. ϟ Je ne me rase quasiment jamais, ça prend trop de temps. Elle ne supportait plus ma barbe, mais me trouvait moche sans. J'ai jamais compris, mais j'ai pris l'option de la facilité : pas raser. ϟ J'ai toujours écouté Maman, même quand elle disait des bêtises. Je l'écoute toujours - mais moins longtemps. En grandissant, on en a vite marre, de ses histoires. ϟ C'est ma marraine cheyenne qui m'a élevé - Maman est alcoolique et m'a eu si jeune qu'elle ne savait pas vraiment quoi faire de moi. Ouaip, un vrai ptit cheyenne dans l'âme que j'suis. Mais j'ai quand même du mal à tout suivre, à ses histoires, à elle aussi. Bon Dieu, mais qu'est-ce qu'elles ont toutes les bonnes femmes avec leurs histoires ?! ϟ Je m'emporte vite, alors je me fiche des gifles, parfois, pour me calmer. Quand personne ne me voit. ϟ J'aime bien monter à cheval - je crois que monter à cru, c'est le meilleur truc de l'éducation à la cheyenne. Je serais malheureux si on m'enlevait ma jument, Jolly Jumper. Ouais, comme Lucky Luke. Je suis aussi original que ma mère et ma marraine pour les prénoms, je sais. ϟ J'aime pas trop parler, alors en général, je me tais. | |
ϟ Depuis combien de temps vivez-vous à Blackfeet ? Je suis né ici. Du coup, ça fait vingt-sept ans, comme moi. J'suis pas très bon en maths, alors je vous dirai pas combien de temps ça fait en jours, heures, minutes, secondes et tout le bordel. En gros, ça fait toute ma vie, et je pense que ça va encore durer un bout de temps. J'ai pas fait d'études, j'ai fait l'armée, et trois ans sous la mitraille, ça m'a suffit. Blackfeet, c'est ma maison, et je suis un peu sentimental, au fond, alors j'ai pas trop aimé le quitter. Surtout qu'entre temps, Maman a replongé, et qu'en rentrant, c'était une épave, merci du cadeau. Je sais pas si elle se fera jamais à ma présence, moi ce truc qui a débarqué dans sa vie quand elle avait juste dix-sept ans, mais je sais pas trop non plus si elle se fera jamais à mon absence, alors je m'occupe d'elle. Je reste à Blackfeet pour elle. Et pour mon fantôme à moi. ϟ Aimez vous cet endroit ? Ouais. J'aime bien. C'est mon paradis et mon enfer à moi - là où je me sens le mieux, parce que c'est là où je me sens chez moi, et c'est là que mes démons se cachent. Maman se cache là. Elle et sa bouteille - ses bouteilles. Elle n'a plus le goût de rien, ma mère. C'est aussi là que se planque ma marraine, celle qui vit dans mon grenier. Avant, c'était son grenier, mais avec son interdit bancaire et son hypothèque, elle a failli perdre la maison, alors je l'ai rachetée. J'avais un bel héritage - merci Papa, le mort, l'inconnu, le riche. Je ne sais pas qui habite dans le grenier de sa propre maison, mais elle est comme ça, ma marraine. Elle a toujours vécu dans son grenier. Je pense qu'elle aussi, elle est folle. Enfin bref. Oui, j'aime Blackfeet. J'aime les démons qui m'y attendent. ϟ La culture et les traditions Cheyennes occupent-elles une place importante dans votre vie ? J'vous ai parlé de mon éducation à la cheyenne, non ? Et de la folle qui habite dans mon grenier ? Ouais, celle-là. Elle croit à tout plein d'histoires d'esprits, d'ancêtres, et tout le bordel. Mes ancêtres à moi, ils sont enterrés de l'autre côté de l'océan, et mon père, il est déjà au cimetière, derrière la ville. Alors son esprit, il me fait pas trop peur, ça va. Mais j'ai appris à faire attention, à être prudent, à être respectueux. Avec la nature, avec les gens - ceux que je cogne pas, bien entendu. J'ai eu une éducation cheyenne, et je porte un prénom cheyenne à la mord-moi-le-noeud, c'est pas suffisant ? ϟ Croyez-vous à la présence des esprits ? Ha zut. J'ai déjà répondu les gars. Nan, j'y crois pas. Mais si jamais y'en a un qui vient frapper chez moi, je lui dirais toujours qu'il peut aller déranger la folle tout en haut ; ils auraient des choses à se dire. Et puis si il se fait trop insistant, on aura qu'à l'inviter à table. Les invités surprises, on leur dit pas de foutre le camp, on leur demande s'ils reprendront bien un peu de vin avec leur arsenic. Voilà tout. J'suis plein de politesse, croyez-pas. PRENOM/PSEUDO : Cacadum, et Garance pour les intimes. ϟ AGE : 20 ans et toutes mes dents m’sieur ! ϟ LOCALISATION : Heu sur mon fauteuil, devant mon PC qui déconne, avec mon chien collé aux pieds (ça tombe bien, parce qu’il fait froid pour un mois de juillet). Est-ce que tu veux la couleur de mes sous-vêtements aussi ? ϟ PERSO INVENTE OU SCENARIO : Un ptit bonhomme de ma tête à moi ! ϟ T'ES ARRIVE COMMENT ICI ? J’ai vu un truc sympa sur Bazzart, et je me suis dit waouh c’est sympa – jusque là tu me suis -, et ensuite j’ai dit waouh je vais dire que c’est sympa – là aussi, ça va – et même que si je pouvais avoir un ptit message quand ça serait ouvert, ben ça serait sympa aussi, et puis… Ben me voilà quoi. ϟ TU LE TROUVES COMMENT ? Ben sympa quoi. Nan, je rigole, en vrai il est trop bien. J’aime beaucoup, beaucoup beaucoup, c’est du bon boulot les gars ! ϟ FREQUENCE DE CONNEXION : J’ai envie de dire tous les jours pendant les vacances (jusqu’en septembre quoi), et ensuite faudra que je m’aménage du temps entre tous mes fows, donc environ 3 ou 4 jours sûrs par semaine. ϟ DERNIER MOT : J’vous aime. Fort. Et j'adore vos smileys. Genre ceux-là :
Dernière édition par Skah E. Livingstone le Mar 22 Juil - 18:29, édité 11 fois |
| | | Skah E. Livingstone Chants : 489 Arrivé(e) le : 21/07/2014 Avatar : richard madden
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 16:10 | |
| Mon histoire « Lizzie, si tu ne pousses pas, cet enfant ne viendra jamais au monde. Pousse je te dis, pousse ! » L’adolescente jauge la Cheyenne qui lui parle avec autant de vigueur et des gouttes de sueur dégoulinent sur son front. « Je sais pas si je peux faire ça Nuttah, j’ai pas la force, je… » « Pousse je te dis ! » Elle rejette la tête en arrière, les yeux fous, ses cheveux blonds éparpillés autour de son visage enfantin, et Nuttah appuie sa main sur le ventre rond. Lizzie crie à la mort, regrette d’être restée là, chez Nuttah, et de ne pas être dans une bonne clinique, où elle aurait accouché avec une péridurale et des médecins. Et une sage-femme reconnue par l’Etat. Elle pousse, se contracte, se décontracte, pousse, sue, et pleure ; les larmes se mêlent à la sueur sur son visage. Elle a un air pathétique. Un air désolé. Et Nuttah qui parle de plus en plus fort, qui appuie de plus en plus fort, et là, une petite tête, avec déjà des petits cheveux roux. « Comme son papa » murmure l’adolescente, avant de s’effondrer contre les oreillers sans ne plus penser à rien. En bas des escaliers, sous le grenier, il y en a un qui attend pour voir son fils, son bébé. Nuttah refuse de lui apporter, c’est un grand garçon lui aussi, assez grand pour l’avoir fait, ce gamin, il n’avait qu’à monter aider la fille à accoucher, voilà tout. Elle porte l’enfant dans ses bras, le regarde endormi, respirant paisiblement. Il est le bébé tout blanc de deux adolescents fugueurs. Une adolescence fugueuse, plutôt, quand on y pense, qu’elle héberge à la maison, et son copain, débarqué de nulle part. Il lui a fait un enfant, ce salaud, mais il n’est pas parti, pas encore. Il va assumer, qu’il dit. Nuttah n’y croit qu’à moitié ; les hommes, c’est tous les mêmes. Le sien, il est parti, ils partent tous. Lizzie dort elle aussi – elle n’a pas demandé à voir son bébé. Elle a vu ses petites mèches rousses, elle a dit « Comme son papa », et elle s’est endormie. Nuttah repose son biberon vide de lait en poudre avec mécontentement. Une mère qui s’en fout, et un père qui ne va pas tarder à se barrer. Pauvre bébé. « Skah, tu seras Skah, blanc comme ton papa. C’est ta maman qui l’a dit. »
▲
Papa n’est pas parti. Il est mort. Nuttah change les langes du petit garçon, et regarde Lizzie s’effondrer. Deux semaines qu’il est mort. Deux semaines qu’elle n’a pas levé son cul du canapé pour voir si son fils n’est pas mort non plus. Il voulait rester le gamin, il a déclaré son fils et tout, et même qu’il cherchait du travail pour que Lizzie et le mioche le suivent dans leur appart à eux, en attendant de toucher l’argent de son propre compte. Ses parents ont de l’argent et lui aussi ; mais il n’est pas encore majeur, il peut pas y toucher. Pas encore. Mais faut quand même partir de chez Nuttah. Il n’aimait pas trop Nuttah – elle parle trop, elle a trop d’idées, trop d’avis, elle a même appelé son fils Skah, comme Scar dans le Roi Lion, c’est moche, et il a rien pu dire. Lizzie dit que Nuttah lui a sauvé la vie en l’accueillant, alors Skah, c’est bien. Puis un accident de voiture, un truc débile, et papa est mort. Lizzie presque aussi. Elle n’était pas dans la voiture, mais tous les jours elle plonge dedans, dans ses souvenirs, et elle essaie de mourir avec lui. Nuttah trouve pas ça romantique. Elle jette dans la poubelle une couche pleine, une couche qui pue, et elle embrasse les pieds du bébé. Il rit. Lizzie essuie une nouvelle larme.
▲
Je ne sais pas qui c’est. Je ne la connais pas. Elle vient d’une autre réserve amérindienne, une qu’ils ont fermée, et sa famille a refusé de partir vivre en ville. Alors ils sont venus ici, à Blackfeet. Elle a les yeux noirs comme la nuit, dans mes rêves, et le regard qui glace et brûle à la fois. Rien ne brûle comme la glace. Je ne parviens pas à soutenir son regard, et ses longs cils quand ils effleurent son visage, j’ai de la chair de poule sur les bras. Elle est si belle – je ne savais pas qu’on pouvait être si belle. Huyana. Comme la pluie qui tombe. Elle est douce, et surprenante, et agréable comme la pluie qui tombe. Huyana. Je répète son nom dans ma tête pendant des heures, le regard au plafond, les mains sur le ventre, nouées. Elle me fait mal au ventre, et à la gorge, et aux yeux. Je ne peux plus parler, je ne peux plus respirer, cette fille est un poison. Huyana. Huyana. Huyana. Je lui écris des lettres d’amour que je ne lui envoie jamais ; je lui prépare des discours que je ne lui lis jamais, et dans ma tête, je l’imagine toujours me gifler si j’essaie de l’embrasser. Peut-être que ça aussi, je n’oserais jamais. J’ai quinze ans, elle quatorze, et quand je la vois, je baisse les yeux, je pleure du vent, parce qu’elle est belle, et qu’elle ne me voit pas.
▲
« Je t’aime, Huyana. » Elle hausse un sourcil, et son regard étonné me foudroie sur place. « C’est tout ? C’est tout ce que tu as à me dire ? » Elle passe ses lèvres sur mon cou, mon nez, mon front, et relève mon menton d’une voix autoritaire. « Parce que moi, je te dirais plutôt… Mmh… je t’aime, Skah, plus fort que le torrent qui détruit la rivière, plus fort que la lune et le soleil, plus fort que les étoiles dans le ciel, plus fort que tous les regards de toutes les femmes, je t’aime Skah, et je t’aimerai toujours. » Elle m’embrasse, et je ferme les yeux. Je voudrais ne jamais les rouvrir. Cinq années passées à l’observer en secret – je ne lui dirai jamais. Jamais. Jamais. Je serais mort de honte si elle l’apprenait. Non, elle ne le saura jamais. Je me souviens du jour où elle m’a remarqué. Le jour où la pluie est tombée si fort que les toits de certaines maisons en bois de la réserve se sont écroulés. Nuttah m’a trainé par la peau des fesses pour aller aider à réparer. J’ai fait du mieux que j’ai pu. Et Huyana était là. Je pense que Nuttah le savait – Nuttah sait tout. Huyana m’a parlé, et le soleil s’est levé. Elle était la pluie, mais ses paroles étaient gorgées de soleil. Nous ne nous sommes plus quittés depuis. Plus jamais. Elle a réparé les tuiles et poutres endommagées avec les hommes, et moi, et elle est venue goûter mon potage cheyenne comme Nuttah me l’a appris. Elle est restée apprendre ce que je lisais, elle est restée regarder ces films que j’aimais. Elle m’a regardé monter à cheval ; elle est venue derrière moi dans les montagnes. Je l’aurais emmenée partout. Elle n’avait qu’à demander. Elle est restée, et elle n’est plus jamais partie. « Huyana, je n’ai pas d’aussi bons mots que toi. » Je romps notre baiser, et caresse les courbes de son visage. « Si, tu les as. Bien cachés, c’est vrai, mais tu les as. J’ai lu tes lettres. » Je m’appelle Skah ; c’est que le ridicule ne tue pas. Je laisse derrière moi ma pudeur et ma honte, Huyana m’a tout enlevé, jusqu’à ma dignité. Elle a lu mes lettres. J’aimerais rougir, au moins, pour la forme, mais elle m’embrasse de nouveau, et j’oublie tout. Huyana me fait oublier le monde, et Dieu, et les ancêtres. Huyana, je gravite autour de toi comme la terre autour de son soleil. Dans ses yeux noirs, une poussière d’étoiles a élu domicile quand elle me regarde. Je l’aime.
▲
« Descends de ce cheval. Je ne le dirai pas deux fois. » Le jeune homme repousse une boucle rousse tombée sur ses yeux et talonne légèrement la pouliche en débourrage. Elle réagit aussitôt avec un hennissement de surprise. Il y a encore du boulot, mais ça va bien se passer. Elle a quatre ans, bien assez vieille pour être montée, et Skah s’amuse comme un petit fou. « Descends de ce cheval sale môme ! je ne connais aucun gamin qui ne soit aussi enquiquinant que toi ! Skah descends de là ! si tu te romps le cou, je ne sais pas ce que je vais dire à ta mère, je… » « Calme-toi Nuttah, je descends, je descends, regarde, je suis descendu. » Il se laisse glisser vers le sol, tout en douceur, et quand ses bottes touchent la terre boueuse, la pouliche lui file un coup de tête, à la recherche d’une sucrerie. Il lui offre toujours une sucrerie quand il descend – ce qu’il fait en lui caressant le chanfrein. Une fois éloignés du pré, Nuttah tape la tête du jeune homme avec une force qu’on ne lui croirait pas. « Est-ce que tu peux bien m’expliquer ce que tu viens de faire ? Hein ? Espèce d’imbécile ! tu n’as aucune idée de ce dans quoi tu viens de te fourrer ! » Il sourit, et la regarde en riant, et il ne répond pas. Elle le frappe de nouveau, jusqu’à ce qu’il se défende de ses bras. « Hé, arrête, arrête. Je montais juste à cheval. » « Non tu ne montais pas juste à cheval ! tu sais très bien que ce n’est pas de ça que je parle ! tu sais très bien ! Oh, ne joue pas à ça avec moi Skah, je te connais, tu vas filer une crise cardiaque à ta mère, tu… Oh, je n’ai plus de mots, que les esprits des ancêtres me viennent en aide, je ne sais plus quoi faire. Elle va mourir tu sais ? si tu pars. Elle va mourir. » Elle ne sait plus si elle parle de Lizzie, ou si elle parle d’Huyana. Elles vont mourir toutes les deux s’il s’en va. Et c’est encore Nuttah qui va recoller les morceaux des pots cassés. Nuttah l’a toujours su. Les hommes, c’est tous les mêmes. Le sien, il est parti, alors celui-là, il va partir aussi. Elle pensait qu’il était différent pourtant, mais non. Les hommes, c’est tous les mêmes. Skah s’est engagé. Il part pour l’Irak. Elle le frappe encore. « Si tu meurs, je te jure, si tu meurs, je viendrai moi-même te tuer. »
▲
« Je dois y aller Huyana. Je ne sais pas quoi faire de ma vie. Je ne sais pas quoi faire tout court, je ne peux pas rester là comme ça. Je sais que tu ne comprends pas, mais je dois y aller. Je dois faire quelque chose de bien pour mon pays. Tu comprends, n’est-ce pas ? » Elle a le visage baigné de larmes et les mains collées à mon visage. Ses lèvres ne remuent plus quand elle parle. Elle me dit des mots d’amour avec ses mains, et des mots de haine avec ses yeux. « Tu ne peux pas. » C’est ce qu’elle répète depuis une heure. « Tu ne peux pas, tu ne peux pas, tu ne peux pas. » Au bout d’un moment, elle passe une main sur son visage à elle, essuie ses larmes du bord de sa manche, et trouve d’autres mots. « Je refuse Skah, tu m’entends, je refuse ! Je refuse, je refuse, je refuse ! » Elle a un air désespéré que je ne lui ai jamais vu avant. Je sais qu’elle m’aime mais je ne savais pas que c’était aussi vrai. Je sais à quel point je l’aime, et combien ça me déchire le cœur, mais je n’agis pas pour moi. Je veux faire quelque chose pour mon pays. J’essaie de me convaincre moi-même. « Je n sais même pas si tu reviendras jamais. » Elle pleure encore. Je ne sais pas si elle s’arrêtera jamais de pleurer. Je ne pense plus, je n’ai plus rien de clair, plus rien d’heureux, alors je dis des folies. « Epouse-moi. Ce soir. Deviens ma femme, Huyana. Epouse-moi, et aucun Dieu ne m’empêchera de revenir vers toi, je te le promets. » Je ne pensais pas qu’elle dirait oui. Mais quand elle le dit, je sens mon cœur qui s’envole. Je ne suis pas prisonnier d’Huyana – ça, je l’ai toujours été, depuis qu’elle est arrivée à Blackfeet et que je l’ai aperçue dans les couloirs du lycée. Je suis son mari. Ces mots me réconfortent autant qu’elle. Je dis des folies, mais je ne les regrette pas. Je ne les regretterai jamais. Je l’aime.
▲
« Elle est partie. » Je regarde Nuttah, et je regarde Maman, son verre de whisky à la main, et je regarde Nuttah de nouveau, et mes yeux ne voient rien. « Elle est partie. » « Comment ça partie ?! Comment ça, partie ?! Mais de quoi tu parles ? Où est Huyana ? Nuttah, réponds moi, où est Huyana ?! » Elle ne répond pas, et pour la première fois, elle a peur de moi. Elle a raison. J’ai peur de moi, moi aussi. Huyana. Huyana. Huyana. Où es-tu Huyana ? « Elle avait des choses urgentes à faire. Elle n’a pas dit où elle partait, ni quand elle revenait. » Nuttah marque une pause ; j’ai les yeux fous. Je suis fou. « Skah, tu n’étais pas là et… » « Je m’en fous ! je m’en fous ! tu vas te taire un peu ? je veux Huyana. Je dois trouver Huyana. Comment ça, tu sais pas où elle est partie ? mais tu débloques complètement ? Huyana ! Ma femme ! tu te rappelles ? où est Huyana bordel ?! » C’est Nuttah que je regarde, mais je pense aux hommes morts sur la route en Irak. Aux hommes morts partout en Irak. Je pense au déluge des armes, aux torrents des cris, aux feux de sang. Je pense à la mort. Je pense à Huyana. Bon sang, où es-tu Huyana ? Nuttah recule. « Elle t’a attendu deux ans, Skah, deux ans, et elle avait besoin de toi. Mais tu n’étais pas là. Elle est partie. » Nuttah s’éloigne, et retourne à son grenier, loin de Lizzie et son alccol, loin de Skah et de sa colère. Les choses ne vont pas bien ; et elles ne sont pas prêtes de s’améliorer. Elle lui avait dit, qu’elle allait mourir. Elle ne pensait pas qu’elle allait s’enfuir.
▲
Dix mois. Cela va bientôt faire dix mois que je suis là et elle non. Que je suis de retour à la maison et elle non. Je ne dors plus, je ne mange plus, je ne rêve plus, je ne fais que penser à elle, à ma maison remplie de folles, et à la seule âme sur terre qui me manque. Qui me manque. Qui me manque. Elle est partie sans prévenir, et je ne sais pas quand elle reviendra. Je ne sais pas si elle reviendra. J’me sens le plus grand des cons. C’est moi qui suis parti et c’est elle qui n’est plus là. C’est ma femme bordel, celle qui m’a dit oui je le veux dans une église, et elle s’est barrée. Je suis un mec fier, un mec con. Un mec qui attend sa femme. Je l’ai cherchée dans tout l’Etat. J’ai cherché chez ses parents, ses cousins, j’ai cherché chez des inconnus, je me suis battu contre des inconnus. Ma femme. Bordel, c’es pas possible de vivre comme ça. Qui perd sa femme comme ça, sérieusement ? Je vais péter un câble. Mon Dieu faites que je ne tue personne en même temps. Je vais péter un câble.
Dernière édition par Skah E. Livingstone le Jeu 24 Juil - 14:42, édité 7 fois |
| | | Kenai Jacobson Chants : 249 Arrivé(e) le : 08/07/2014 Avatar : JGL
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 16:18 | |
| Ton début de fiche m'a fait mourir de rire, j'adore le personnage En tout cas, contente de te voir parmi nous Bonne chance pour la fichette, j'ai hâte de lire la suite |
| | | FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 16:18 | |
| Bienvenue |
| | | Cami S. Frye Chants : 330 Arrivé(e) le : 05/07/2014 Avatar : Will Higginson, le magnifique
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 16:54 | |
| |
| | | Skah E. Livingstone Chants : 489 Arrivé(e) le : 21/07/2014 Avatar : richard madden
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 17:24 | |
| Oh merci vous êtes trop gentils Je me dépêche alors, je me dépêche ! |
| | | Kaya A.Frye Chants : 776 Arrivé(e) le : 20/07/2014 Avatar : Kaya Scodelario
Age : 26
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 18:03 | |
| Tout comme Cami ça m'intrigue cette histoire de femme & en plus il est canon Monsieur Livingstone Bienvenu |
| | | Skah E. Livingstone Chants : 489 Arrivé(e) le : 21/07/2014 Avatar : richard madden
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 18:51 | |
| Merci Kaya ! (Je voulais faire une fille appelée Aiyana au début, mais en voyant ton pseudo, j'ai décidé qu'un petit Skah, c'était mieux, je t'aurais quand même pas piqué ton prénom ) |
| | | Pelipa E. Cloud Chants : 379 Arrivé(e) le : 20/07/2014 Avatar : Kristin Kreuk
Age : 30
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 21:47 | |
| Haha ce début de fiche est grandiose !! J'ai hâte d'en savoir plus sur la femme-fantôme, l'alcoolique et la barge qui vit à l'étage, dis donc ! Bienvenue et à très vite en RP ou en lien, j'espère! |
| | | Joseph Calonllame Chants : 25 Arrivé(e) le : 20/07/2014 Avatar : milo ventimiglia
Age : 27
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Lun 21 Juil - 22:50 | |
| +1 Ça fera drôle a mon Joseph de rencontrer quelqu'un comme Livingstone !! Bon courage pour la suite et bienvenue sur FWTS :) |
| | | Skah E. Livingstone Chants : 489 Arrivé(e) le : 21/07/2014 Avatar : richard madden
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Mar 22 Juil - 0:50 | |
| Merci encore Pelipa & Joseph ! Pour ce qui est de ma femme-fantôme, j'en sais pas beaucoup plus malheureusement, je pense me concocter un petit scénario et attendre de voir ce que ça donne une fois le fantôme retrouvé En attendant, vous allez devoir faire avec un Skah très énervé, et très déprimé. Du genre un Skah qui cogne Je pense que ma fiche est finie, dites-moi s'il y a des aberrations ou des trucs à modifier, il est trois heures du mat je pense plus très clairement non plus je crois. Merci ! PS : En haut, j'ai changé ce que j'avais écrit pour son métier au fait |
| | | Cami S. Frye Chants : 330 Arrivé(e) le : 05/07/2014 Avatar : Will Higginson, le magnifique
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Mar 22 Juil - 8:24 | |
| On s'occupe de toi |
| | | Skah E. Livingstone Chants : 489 Arrivé(e) le : 21/07/2014 Avatar : richard madden
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Mar 22 Juil - 15:13 | |
| Merci |
| | | Cami S. Frye Chants : 330 Arrivé(e) le : 05/07/2014 Avatar : Will Higginson, le magnifique
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Mer 23 Juil - 12:36 | |
| J'adore ton histoire Mais j'vais aller lui casser la figure à m'mzelle fantôme Hé là, toi! Oui, toi! T'es validé(e) ! Tu viens de passer la cérémonie d'initiation haut la main et les esprits t'ont attribué comme animal totem (élan), tu rejoins donc le groupe (proud as moose). C'est trop la classe, ta fiche plait au staff et te voilà donc avec tes couleurs C'est trop chouette, on sait. Bref, c'est maintenant que tu entres en plein pied dans la vie active de FTWOTS. On attend de toi un minimum d'intégration et tout, pour que tu te sentes à l'aise et tout ça. Anyway. Pour commencer, n'oublie pas d'aller faire ta fiche de liens pour avoir pleins d'amis. Ensuite, tu peux même aller te créer un scénario ou une famille. Puis tout le monde sait que c'est mieux d'avoir un toit pour vivre ainsi qu'un métier pour gagner sa vie. Ensuite viens la partie RP. Ce qui est chouette, c'est que tu as moyen de gagner des points qui rapportent des petites surprises chaque mois. Et si tu aimes les sensations fortes The Spirit viendra dans tes rps mettre le feu. Sinon, si tu aimes les surprises, n'hésite pas à aller réclamer un défi. Voilà, je pense que c'est tout pour le moment Le plus important, amuse toi avec nous A très vite |
| | | Skah E. Livingstone Chants : 489 Arrivé(e) le : 21/07/2014 Avatar : richard madden
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Mer 23 Juil - 13:16 | |
| Oh merci c'est gentil Par contre, comme j'ai convaincu ma super amie de venir jouer Huyana, je voudrais bien que tu ne lui casses pas la figure s'il tou plaîîît Chouette, un élan ! (oui c'est un lama mais j'ai pas trouvé d'élan ) Merci encore ! |
| | | Cami S. Frye Chants : 330 Arrivé(e) le : 05/07/2014 Avatar : Will Higginson, le magnifique
FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn Mer 23 Juil - 13:44 | |
| M'oui, ça reste à voir, on verra si elle est gentille |
| | | FTWOTS | Sujet: Re: skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn | |
| |
| | | | skah ▲ we got the fire and we gotta let it burn, burn, burn | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |