Toujours. Elle pense à lui encore et toujours, à chaque instant de sa vie, à chacun de ses souffles. Assez. Elle en a assez d'être faible, perdue, comme un chiot qu'on aurait abandonné sur le bord de la chaussée. Blessée. Au cœur. Une plaie béante qui a du mal à cicatriser, à se refermer. Tyee toujours restera dans ses pensées. Même si sans lui il est devenu difficile d'avancer...



Ayasha est née un 1er juillet à Blackfeet, petite ville isolée à la population mixée. Pas qu'elle l'est toujours été, mais désormais c'est comme ça. Les blancs se mélangent aux cheyennes, les cheyennes sont mélangés aux blancs. Aya, elle s'en fiche. Elle s'en est toujours fichu. "Les gens sont tous des gens", voilà ce qu'elle répondait, enfant, aux hommes de sa tribu un peu trop véhéments vis-à-vis de ces nouveaux arrivants. Tant qu'ils n'offensaient pas les esprits et respectaient leurs coutumes, Aya ne voyait pas le moindre inconvénient à ce qu'ils viennent habiter avec eux. Mais bien qu'elle pense toujours ce qu'elle dit, la jeune fille n'est pas réputée pour avoir beaucoup d’influence sur les autres. Souvent, elle parle dans le vent, ses paroles n'étant même pas écoutées, entendues. Mais elle ne s'en offusque pas. Si certaines personnes de tiennent pas compte de son avis, elle sait que les esprits eux l'on entendue. Elle n'a pas la science infuse, ni assez d'orgueil pour prétendre avoir raison, mais elle espère qu'un jour, ils comprendront. Qu'ils comprendront qu'il n'y a pas de couleur, qu'il n'y a nulle étiquette à coller, que tous les hommes sont égaux et pareils. Mais tout ça, c'est du charabia, de la gnognotte comme diraient les plus effrontés. Des paroles de femme, aussi futiles qu'inintéressantes. Aussi fragiles que stupides. Des paroles de femme. Mais Aya ne s'est jamais considérée comme une femme. Elle se voyait plus comme une personne a l'esprit volant, aussi libre que l'air et indomptable que le vent. Aya, c'est la douceur incarnée, la finesse même, la clarté de la lune. Aya, c'est avant tout une âme bonne se faisant sa propre idée des choses. Mais on ne voit souvent que ce qu'on l'on veut voir, et les gens qui la connaissent la caractérisent comme étant une jeune fille déroutante, effacée et constamment dans la lune. Une gamine insouciante qui chante comme elle respire. Bien. Mais trop.

Il lui en a toujours fallu peu pour être heureuse, un rien suffisait. Pourquoi se prendre la tête? Vivre simplement lui allait. Tandis que certains voulaient quitter Blackfeet pour intégrer de grandes écoles, vivre dans la civilisation, Aya elle ne souhaitait qu'une chose: rester à Blackfeet. Cette ville était sa maison, sa famille. Les Munnell s'étaient installés ici depuis des générations et jamais l'idée de quitter les terres de leurs ancêtres ne leur était venu à l'esprit. Si Aya était bonne élève, c'est parce qu'elle aimait apprendre, et découvrir de nouvelles choses. Elle n'était pas toujours d'accord avec tout ce qu'elle lisait, mais elle comprenait qu'il puisse y avoir d'autres modes de pensée que le sien. C'était normal. C'était humain. Elle ne savait pas ce qu'elle voudrait faire plus tard. Tout ça lui semblait tellement loin, trop vague. Et quand elle disait à ses parents qu'elle travaillerait peut-être à la librairie du coin, passant le plus clair de son temps plongée dans les livres qui y regorgeaient, ceux-ci ne pouvaient s'empêcher d'être déçus, parlant de potentiel gâché. Surtout sa mère. Si elle était cheyenne jusqu'au bout des ongles, elle voyait l'arrivée des nouvelles technologies comme une bouffée d'air frais, un vent de renouveau. Aya elle ne voulait pas renouveau, elle aimait bien l'ancien et avait peur que ces technologies entraînent leurs coutumes dans l'oubli. Mais Aya n'était pas la seule à redouter cette avancée. Son père la voyait également d'un mauvais œil, n'osant s'opposer à sa femme sur ce point, ne voulant pas la mettre inutilement en colère. Et puis, il se trompait peut-être. Alors dans ces moments où la mère reprochait à sa fille de ne pas avoir assez d'ambition, de vivre dans le passé, le père ne disait rien, attendant tout comme Aya que la tempête se calme. Et puis, il allait vers sa fille et lui ébouriffait les cheveux, un grand sourire sur le visage. Fais ce qu'il te plaît, lui disait-il alors. Et la bonne humeur de la jeune fille revenait avec ces mots. Elle avait toujours plus ressemblé à son père, ayant la même joie de vivre, la même insouciance et grandeur d'esprit. Elle souhaitait lui ressembler, plus tard et être aussi dévoué que lui en ce qui concernait les esprits de leurs ancêtres. Elle ne se lassait jamais des histoires qu'il lui contait sur les guerriers d'antan, les chamans et les anciens. Des frissons la parcouraient lorsqu'elle s’imaginait ces visages, ces peintures, ce mode de vie. Si elle avait pu, elle serait volontiers revenue à cette époque-là. Pas d'internet, pas de jeux vidéos, pas de pétrole. Juste le vent et ses murmures.

Mais si Aya et son père étaient réservés quand à cette évolution soudaine qui les frappait, sa mère et Tyee eux, en étaient comblés. Tyee, c'est le grand frère d'Aya. Et qui dit grand frère dit protection. Car Tyee et elle, bien que tout les sépare, sont plus proche que n'importe qui. Une relation fraternelle quasi fusionnelle. Quand Aya cauchemardait, c'était Tyee qui venait à ses côtés et lui chantonnait quelque chose jusqu'à ce qu'elle s'apaise. Quand Tyee râlait, c'était toujours Aya qui se pliait en quatre pour lui redonner le sourire. Quand l'un des deux parlait, l'autre écoutait toujours sans broncher, buvant les mots évoqués. Tyee et Aya ; Aya et Tyee. Deux êtres d'une même famille que tout opposait mais que rien ne séparait. Rien, peut-être pas exactement. Il y avait bien une chose qui les séparait, et les séparerait désormais à jamais. Si Tyee n'était pas fervent croyant en ce qui concernait les esprits, préférant les jeux vidéos pour ses insomnies que mille prières tournées vers le ciel, il ne rechignait jamais quand Aya lui demandait d'en faire une avec elle. C'est qu'elle ne lui demandait pas grand chose, Aya. Mais elle avait une sorte de pressentiment qui s'avérait souvent véridique. Si Tyee trouvait qu'elle poussait le bouchon parfois un peu loin, interprétant à la chute d'une première feuille une signification brumeuse, jamais il ne se serait permis de la traiter de folle. Il souriait, juste, lorsqu'elle lui en parlait. Mais quand elle venait le trouvait, les yeux graves, la voix tremblante, et lui demandait de venir prier avec elle, il savait que quelque chose de mauvais allait arriver. Une mauvaise nouvelle sur le point d'éclater. Ce fut le cas lorsqu'elle avait dix ans et qu'elle l'avait tiré du lit en pleine nuit, les yeux larmoyants. Il n'avait pu se résoudre à la renvoyer. Alors il avait prié. Le lendemain, leur mère leur rapporta qu'une maison voisine à la leur avait été incendiée, mais les personnes à l'intérieur s'en étaient heureusement toutes sorties, réveillées par l'odeur paraitrait-il. Sûrement une coïncidence, mais Tyee ne put jamais en avoir le cœur net. Seconde prière, Tyee avait dix-huit ans et Aya seulement seize. Il jouait à un jeu vidéo tandis qu'elle l'appela, le regard lointain. Les jeux vidéos, c'était la grande vie de Tyee, sa passion. Et bien qu'il y passât trop de temps aux yeux de sa mère, de son père et même de son meilleur ami, Cami, il ne pouvait s'empêcher d'y rester des heures. Pourtant, se remémorant cet incendie-là, il la suivit sans même prendre le temps de mettre Pause. Autant dire un vrai prodige pour lui. Quelques heures après, un homme vint leur apporter que leur père était à l'hôpital, qu'il allait perdre sa jambe. Mais heureusement, il s'en sortit, gardant celle-ci par miracle selon les médecins. Pas selon Tyee. Pas selon Aya. Les esprits les protégeaient. Tyee n'allait pas jusqu'à croire cela. Tyee, il pensait que c'était Aya, qui les protégeait.

Mais s'il aimait sa sœur comme personne, elle ne pouvait pas l'accompagner partout. Elle ne venait pas quand il était avec ses amis. D'ailleurs Aya, c'était bizarre mais, elle n'avait jamais eu beaucoup d'ami. La discussion, c'était pas son fort. Et si son frère était sociable, il ne pouvait pas non plus la trimballer partout avec lui. Il ne voulait pas. Et elle non plus d'ailleurs. Si Aya avait du donner le nom d'une personne qui éloignait un peu plus chaque jour son frère d'elle, elle aurait sans hésité dit: Cami. Cami, il lui faisait peur, un peu. Cami, il était différent d'elle, d'eux. Cami, c'était le garçon enjoué et blagueur, fonçant tête baissée dans tout ce qui bouge et se posant les questions après. Cami, il parlait beaucoup. Beaucoup trop. Comment pouvait-on avoir besoin d'autant de mots pour dire une chose? Aya ne comprenait pas. Ils ne se comprenaient pas. Si elle l'avait déjà aperçu quelque fois, leurs rencontres n'étaient jamais que fortuites, brèves et incohérentes. Aya ne pouvait s'empêcher de quitter les lieux quand il était là, sa présence même la mettant mal à l'aise. C'est qu'il avait un regard pénétrant, Cami. C'est qu'il était grand, Cami. Alors, voulant se débarrasser de ce regard, elle se mettait à chantonner une petite ballade destinée à éloigner le mauvais œil et s'éloignait de lui en faisant cela. Pas qu'il soit le mal incarné, il n'était pas méchant ce garçon. Juste étrange. Et puis de toute façon, ils étaient bien trop différents, il ne comprenait même pas ce qu'elle baragouinait. Pourtant ils avaient un point commun, avec Cami. Tous deux aimaient profondément Tyee. Et tous deux ne se doutaient pas que le jeune homme pourrait un jour les abandonner, qu'il puisse être séparé d'eux d'un seul coup. Et pourtant, c'est ce qui arriva. La seule chose qui séparerait à jamais Cami et Tyee, la seule chose qui pourrait briser ce lien entre Aya et Tyee, c'est la mort. Une mort brève, fatidique, accidentelle.

Ce soir-là, Tyee prit la voiture et roula jusqu'à une fête dans la ville voisine. Cami ne vint pas. Aya ne vint pas. Il était seul. Mais cela ne le dérangeait pas, des amis, il en avait beaucoup. Ce soir-là, Cami frappa à la porte des Munnell, et c'est Aya qui lui ouvrit. Ce soir-là, la brunette aux yeux clairs tremblait, son regard était perdu dans le vague. Ce soir-là, elle demanda à Cami de prier avec elle, comme ça, sans raison. Mais Cami ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre. Tout cela lui paraissait trop étrange, trop bizarre. La mère arriva, lui disant que Tyee n'était pas là, qu'il était parti à une fête. C'était tout ce qu'il avait besoin de savoir. Et alors qu'il tournait les talons, le regard bleuté de la brune le poursuivit, lui transperçant le dos jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon. Ce soir-là, même Aya et ses prières ne purent rien y faire. Tyee mourut. Ils lui parlèrent de taux d'alcool dans le sang, de vision brouillée, de réflexes endormis. Mais Aya n'écoutait pas. Elle ne croyait pas à toutes ces excuses scientifiques. Elle ne croyait pas qu'un peu de liquide puisse ôter la vie à son frère bien-aimé. Elle l'avait fait. En le laissant partir, en le laissant mourir. Elle n'avait pas prié. Pas assez, du moins. Elle aurait du insister, prendre le jeune homme par la main et l'entraîner avec elle. Le mettre à genoux et lui faire croiser les mains, fermer les yeux. Elle aurait du le faire prier. C'est ce qu'elle pensait. Mais il était trop tard. Chaque jour qui passait, chaque première lueur du jour, elle s'en voulait. Elle se levait, morose, alourdie par ce chagrin qui la rongeait de l'intérieur. Plus d'étincelle dans ses yeux, plus de sourire sur ses lèvres. Cela faisait trois ans déjà. Trois ans qu'elle respirait avec douleur, trois ans qu'elle en voulait au soleil de continuer sa route dans le ciel, comme si de rien n'était. Trois ans qu'elle avait arrêté de vivre. Elle ne supportait plus quand sa mère lui disait qu'elle vivait dans le passé, ou qu'elle était égoïste de penser être la seule à souffrir. Elle s'énervait, pour la première fois. Elle devenait violente, malgré son absence de force. Mais sa mère avait raison sur un point: elle n'était pas la seule à être morte avec Tyee. Car Cami aussi. Il ne lui faisait plus peur désormais, car elle comprenait. Elle comprenait l'absence d’éclat dans ses yeux, l'absence de joie dans sa voix. Et sans le vouloir, elle se mit à être attirée par lui, associant sa souffrance à la sienne. Mais elle ne pouvait pas. Elle n'avait pas le droit. Alors elle le fuyait comme un fantôme. Elle aurait voulu l'aider, le réconforter. Mais elle avait peur. Elle avait peur d'elle-même.

Tu viens de passer la cérémonie d'initiation haut la main et les esprits t'ont attribué comme animal totem (lapin), tu rejoins donc le groupe (scared as rabbit). C'est trop la classe, ta fiche plait au staff et te voilà donc avec tes couleurs C'est trop chouette, on sait. Bref, c'est maintenant que tu entres en plein pied dans la vie active de FTWOTS. On attend de toi un minimum d'intégration et tout, pour que tu te sentes à l'aise et tout ça. Anyway. Pour commencer, n'oublie pas d'aller faire ta fiche de liens pour avoir pleins d'amis. Ensuite, tu peux même aller te créer un scénario ou une famille. Puis tout le monde sait que c'est mieux d'avoir un toit pour vivre ainsi qu'un métier pour gagner sa vie. Ensuite viens la partie RP. Ce qui est chouette, c'est que tu as moyen de gagner des points qui rapportent des petites surprises chaque mois. Et si tu aimes les sensations fortes The Spirit viendra dans tes rps mettre le feu. Sinon, si tu aimes les surprises, n'hésite pas à aller réclamer un défi.

Voilà, je pense que c'est tout pour le moment Le plus important, amuse toi avec nous A très vite