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 Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}

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Huyana A. Livingstone
Huyana A. Livingstone
Chants : 401 Arrivé(e) le : 23/07/2014
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MessageSujet: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyLun 4 Aoû - 14:13



Continuer à rouler

une caméra juchée entre les arbres pourrait, dans sa capture d'images, donner l'impression de regarder un animal sauvage, fuyant à travers bois. Elle ferait mal , et d'ailleurs, elle n'aurait rien à faire là. Equipée de patins à roulettes, je fends les toiles d'araignées qui, construites par de minuscules araignées rouges ou noires, lient les arbres entre eux et les unissent, comme pour faire communion. Mais la rupture que j'introduis entre eux, entre ces arbres, entre ces araignées qui n'ont plus qu'à tout reconstruire, cette rupture, dis-je, reflète l'état d'esprit dans lequel je suis. Déséquilibrée. Sans repères. Perdue, perdue car tous mes repères ont fondu. Je ne sais plus, pas, ou alors je n'ai jamais su, où est réellement ma place. Alors je fais la course avec le vent, avec les oiseaux. Mes rollers, c'est, à chaque fois que je les brandis, la tentative d'échapper à ce qui me colle à la peau: mes pensée,s mes remords, mes souvenirs. Néanmoins, ce n'est pas une fuite totale; tous mes problèmes, je les affronterai. C'est juste, ici, une "permission" -comme si j'étais en prison, et que j'avais le droit de sentir l'odeur du pain grillé de chez moi, pour un week end, de me sentir protégée, de temps en temps-. Je suis partie de bonne heure d'Oak Street; les paysages de la réserve et de ses environs doivent être saisis à l'aube pour être appréhendés dans leur pureté, dans leur innocence -c'est-à-dire, avant que la plupart des hommes se lève-. Le soleil montre ses joues timides, et bientôt, je pourrais apercevoir mon reflet fuyant dans l'eau du lac -l'Hydden Lake-. C'est un endroit plutôt tranquille, les chevreuils ou orignaux peuvent venir y ragoter sans trop craindre le fusil humain. Du moins, c'était le cas jusqu'à il y a peu. Je freine ma course frénétique contre moi-même, tentant de me faire plus silencieuse et discrète. Le lac est entouré de bois, presque comme s'il était au centre d'une réunion dont il était l'auteur majeur. Je navigue entre les arbres pour me rendre à l'autre bout du point d'eau. Il n'est que trop tard quand je vois, au sol, l'ombre d'une silhouette. Engagée, et d'allure trop vive, je percute celle dont la silhouette manifestait une timidité (maladive?). Je tombe au sol, entraînant dans ma chute une personne dont je n'ai pas le temps de saisir le visage, mais qui semble fine et jeune. je me confonds en excuses en essayant de me relever. j'aperçois les yeux de celle que j'espère n'avoir pas blessé -de mon côté, pas grand chose, je verrais en rentrant -les bleus et moi, on est amis-. Des yeux que j'ai déjà croisés; ceux de Kaya, il me semble. "je te prie de m'excuser, encore, je ne t'avais pas vue dans la forêt, et ton ombre ne t'a trahie que trop tard, j'espère que tu n'as rien. je suis désolée, je n'ai rien sur moi pour te soigner si tu as quoi que ce soit. Quelle idiote je fais.. "  

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Dernière édition par Huyana A. Livingstone le Dim 10 Aoû - 8:50, édité 1 fois
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Kaya A.Frye
Kaya A.Frye
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptySam 9 Aoû - 18:37

Continuer à rouler
Huyana ∞ Kaya
A peine réveillée et déjà les cris  autour de moi. Ceux de mon frère d'abord. Une voix grave, dur, blessante et blessée. Je ne comprend pas ce qu'il dit mais c'est toujours la même rengaine. Chaque matin, chaque soir du moins ceux qu'il passe à la maison. Des insultes, des représailles et des répliques moyennement philosophiques sur sa vie de merde. Ceux de ma mère. Sa voix fluette, sur le fil, comme des pleurs. Tandis que mon frère n'articule pas, sans doute trop saoul pour cela, si je n'entends pas ma mère c'est qu'elle parle trop bas. Elle a toujours eu horreur de hausser le ton et le comportement de Cami ne l'a ferra pas changer d'avis. Puis, parfois, il y a une intervention de mon père. Sa voix à lui est sèche. Terriblement. Je crois qu'il commence lentement à tirer un trait sur son fils. Nous le faisons tous un peu. Sur notre frère pour Jolan et moi. On l'aime tous, on voudrait le sortir de là mais c'en est trop. Trop de haine, de venin qui ont fini par nous décourager. Ces cris donc qui me sortent du sommeil agité qui me berce depuis près d'une semaine. Je pense que la mise à bat de Sybille, notre plus vieille jument, m'empêche de passer des nuits correctes: je tiens à être présente lorsqu'elle accouchera. Quoi qu'il en soit, cette ambiance orageuse dans ma maison est devenue mon quotidien et je ne m'y habitue pourtant pas. Je crois que je n'y parviendrais jamais. Alors je saute dans un pantalon moulant noir recouvert de dentelle et un débardeur effet filet de pêche. Pas ma tenue favorite, certes, mais c'est un ensemble à l'effet plus ou moins "préparée" et ce n'est pas pour me faire du mal, au contraire. Je ne suis pas d'humeur ces derniers temps à faire attention à mon apparence et j'ai bien conscience de me présenter de plus en plus souvent avec un t-shirt trop large, les yeux cernés et les cheveux attachés à la va-vite. Une raison de plus pour Cami de se foutre de moi. Cependant ce n'est pas ce qui me motive à faire un peu plus attention à moi aujourd’hui, simplement que je commence à en avoir assez que la maladie et la mauvaise humeur de mon frère régisse ma vie et celle de ma famille. Il nous cause un million de problèmes soit disant pour nous épargner la douleur de la perte. Sauf que, finalement, c'est aujourd'hui qu'il nous fait souffrir et je n'en peux plus. J'enfouis dans un petit sac à dos mon téléphone, mon porte feuille et...j'hésite. Je fixe mon paquet de cigarettes. Deux semaines que je n'en ai plus fumée une seule. A la fac on a encore eu un cours sur les cancers et ceux des poumons particulièrement dévastateur. Et une fois de plus en disséquant les organes noircis je me suis juré de ne plus fumer. Et une fois de plus je met le paquet dans mon sac. Besoin. Je sors de la maison après avoir embrassé mes parents. Je n'ai pas envie de déjeuner, j'ai juste besoin d'une cigarette mais je laisse le paquet dans mon sac dans l'espoir que l'envie me passe. Je saute sur mon vélo comme tous les matins, m'apprête à démarrer et réalise qu'un pneu est crevé. Je soupire, hors de question que je demande à quelqu'un de me conduire jusqu'au Waki, j'ai besoin d'être seule. Autant y aller à pied, j'ai bien le temps. Comme chaque matin à vrai dire. Je me lève bien trop tôt et ennuyée à l'idée de passer quelques heures à la maison à subir les engueulades familiales je pars au restaurant souvent deux heures trop tôt. Skah est souvent présent lui aussi alors on bricole. Je passe le balais, il fait les comptes. Comme la veille au soir. En résumé, on ne fait rien de bien intéressant ni même d'utile mais on le fait parce qu'on a besoin de s'isoler et qu'à nous deux dans le Waki, silencieux, on est un peu seuls sans pour autant paraître reclus. Un beau compromis. Sauf que parfois, par politesse, il me demande comment je vais. Je me débrouille toujours pour éviter de répondre et il comprends mais je crains qu'un jour il insiste pour que je réponde. Après tout, je sais que j'ai des airs de dépressive certaine fois mais je suis plutôt souriante en public, c'est juste que quand je suis seule ou avec des gens qui me connaissent bien, je laisse une sorte de nostalgie m'envahir. J'en ai besoin, ça m'aide en quelques sortes à évacuer. Donc, pour noyer le poisson, ce matin je n'irais pas au restaurant avant l'ouverture. Je vais en profiter pour faire un tour au Hydden Lake d'ailleurs. A pied. Guyapi mon petit cocker lézarde au soleil et je choisis de ne pas le déranger. En général il me suit partout mais là j'ai juste besoin d'une clope et je ne veux pas fumer devant lui. Bon, je l'admets c'est un peu fou. Un chien franchement qu'est-ce que ça peut bien lui faire que je me bousille les poumons? Bah allez savoir pourquoi mai chaque fois que je sors mon paquet il se met à gémir à la mort. C'est peut-être juste une coïncidence mais depuis le temps que je dis que ce chien est possédé par un esprit, je finis par ne plus croire au hasard! Je m'éloigne donc de la maison, emprunte des chemins de terre que je connais par cœur et débouche en bord de lac. J'y suis peu venue à pied, c'est plus souvent perchée sur mon étalon Frodon que je me ballade ici. Ça me change, c'est agréable. D'ailleurs, c'est tellement plaisant que je m'abandonne à fixer le lac et je ne regard pas la direction que je prends. Perdue dans mes pensées je me sens soudainement heurtée. Tout se passe vite et sans un bruit, tout ce que je sais c'est que je suis au sol aux cotés d'un autre corps lui aussi étendu par terre. Le temps de me remettre l'inconnu s'est redressé et m'aide à me remettre sur mes pieds tandis que je l'identifie comme une inconnue. Enfin, peut-être pas tant que ça en fait car son visage me rappel quelque chose. Elle s'excuse une bonne dizaine de fois tandis que j'enlève quelques brins d'herbes de mes vêtements puis porte mon attention sur elle. Gênée je me mordille nerveusement la lèvre avant de répondre. C'est rien vraiment, faut pas vous en faire pour si peu!
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Huyana A. Livingstone
Huyana A. Livingstone
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyDim 10 Aoû - 9:11




Continuer à rouler

C'est bien Kaya qui se tient devant moi. Si belle, et si fragile pourtant. Kaya. La jeune étudiante qui travaille au Waki Diner, C'est à-dire, sous le patronage de Skah -Skah, mon Skah et celui qui ne sera plus jamais mien-. Il faut forcément que j'associe chaque visage à un lien avec lui. Faut vraiment que j'arrête ça, ça ne m'aidera jamais à retourner la terre pour voir pousser autre chose, une nouvelle histoire plus heureuse. Kaya semble fatiguée, mes yeux d'infirmière voient la tristesse se manifester dans la prunelle de ses yeux, dans la posture de sa bouche, dans son corps tout entier, qui semble ne pas vouloir prendre de place pour ne pas déranger. ce n'est pas la première fois que je rencontre des personnes comme elle, mais chaque individu est singulier et unique, avec son patrimoine historique. Kaya a le sien, et il est très lourd il me semble. Je connais Cami, son frère. Cami a vraiment besoin d'aide, mais cache ce besoin derrière d'autres symptômes. J'imagine les soirées de Kaya, à la table mal éclairée de la cuisine, aucun bruit pendant le repas si ce n'est le tic-tac de l'horloge. Ou à l'inverse, des décibels de cris et de rage. Kaya, je ne te connais pas vraiment, mais je suis là pour toi, je veux que tu le saches. Mais tu es un oisillon encore peureux, je vais devoir t'apprivoiser. "Kaya, c'est toi. Je suis Huyana, infirmière au Medical Center "
Ne pas évoquer son frère, surtout pas.
"Tu fais des études en médecine je crois? j'ai déjà entendu parler de toi, il paraît que tu es une élève brillante! Dans quelques années, je serais peut-être celle qui t'assisterais lors des opérations!"
je regarde les dégâts de ma course: pas grand chose, le pantalon un peu taché, les rollers sales, mais rien de plus. Kaya non plus ne semble pas vraiment touchée. Je fixe alors les rollers, qui ont décidé de fuir de mes pieds lors de la chute, mal accrochés sans doute. Je souris et regarde Kaya "Ces rollers, ce sont mes grands-parents qui me les ont offerts avant leur départ pour l'Angleterre. ils avaient toujours rêvé d'un cottage dans le Cheshire, alors ils ont épargné, et ont investi à leur retraite, quand j'étais petite. ma grand-mère me les avais offert en me disant que si je savais bien en faire, je pourrais fendre la mer comme un poisson dans l'eau, et aller la retrouver tous les étés. Peu de personnes font du roller ici, mais je trouve ça apaisant. Et ça permet de faire des rencontres"
Je jette un clin d'oeil entendu à Kaya et lui souris. je ne pensais vraiment pas rencontrer quelqu'un à cette heure, ici, surtout une jeune fille qui devrait davantage se préoccuper de magazines de mode et des jeunes garçons entrepreneurs qui arrivent ici pour faire fortune. Kaya a l'air d'avoir une sensibilité différente, beaucoup plus mure pour son âge que beaucoup d'adultes -nombre de ces-derniers restent d'ailleurs des enfants toute leur vie-. Cette jeune fille m'a toujours intriguée, par sa réserve, sa faible présence dans les rues de la réserve. Mais je la comprends -du moins, je le pense, j'ose l'espérer-. Je n'aime pas non plus être noyée dans une foule di'ndividus, et ne pas me sentir libre de pouvoir faire ce que je veux. je saisis la paire de roller et en plonge l’extrémité dans le lac qui se situe tout à côté, afin de les rincer en d'enlever la boue qui commence à durcir. je reviens vers Kaya, les rollers luisant du fait des gouttes d'eau qui les parcourent. A-t'elle encore peur de moi? peut-être des a priori? elle travaille avec Skah, je n'ai peut-être pas été épargnée par les paroles de ce-dernier... Je balaie d'un haussement d'épaules ces considérations et fais de nouveau un pas vers la jeune fille.

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Kaya A.Frye
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyDim 10 Aoû - 10:05

Continuer à rouler
Huyana ∞ Kaya
Après avoir constaté l’absence de dégâts sur ma petite personne, je porte mon attention sur la jeune femme. Son pantalon est légèrement troué mais elle ne semble pas blessée ce qui est, finalement, le plus important. Je voudrais lui dire que c'est sans doute plus de ma faute que de la sienne car je ne regardais pas où j'allais au moment où nous sommes entrées en collision mais je ne parviens même pas à ouvrir la bouche. Serrant les dents je fais mine d'épousseter mes chaussures qui n'ont rien en réalité mais ce n'est qu'un prétexte pour ne pas soutenir son regard. J'ai toujours un mal fou avec les inconnus. C'est ainsi depuis des mois, des années, une éternité. Toujours. J'ai fini par accepter l'idée que je ne m'ouvrirais jamais vraiment. Mais je fais malgré tout des efforts, d'ailleurs, lorsque j'ai l'occasion de rencontrer quelqu'un à plusieurs reprises, je finis par être plus à l'aise avec elle. Le truc c'est que rares sont ceux qui veulent me revoir je suis sans doute trop étrange. Mais à cela aussi je m'y suis faite. Alors que je cherche activement un prétexte pour fuir, mon interlocutrice se présente. Huyana? Je sais d'où je connais son visage. C'est l'épouse disparue de Skah. Disparue? Revenue? Ressuscitée? Je fronce les sourcils instinctivement et me relève. Alors comme ça elle n'était pas morte. Je ne sais pas trop pourquoi j'avais pensé cela...L'histoire de ce couple a fait le tour de Blackfeet comme à peu près toutes les histoires des familles de la ville mais je n'en ai entendu que des bribes, les rumeurs n'étant pas vraiment de mon goût. C'est Lomasi, mon ancienne patronne qui m'en avait glissé deux mots mais tout ce que j'en ai retenue c'est que Skah a vu sa femme disparaître du jour au lendemain. Et apparemment la revoilà. Je pense que je comprends mieux les regards perdus de Mr. Livingstone qui se font de plus en plus courants. Les histoires d'amours finissent mal d'après une chanson française que m'a fait découvrir une correspondante parisienne. J'en sais rien, tout ce que je sais c'est que pour moi elles ne commencent même pas et que c'est tout aussi douloureux qu'une fin tragique. Mais je ne veux pas penser à Leyti. L'envie de cigarette me reprends mais le fait qu'Huyana soit infirmière me pousse à repousser le moment où je sortirais mon paquet, hors de question de subir une remarque concernant l'état de mes poumons. Je ne sais pas si ce serait son genre car je ne la connais que de vue mais je préfère ne pas risquer. D'ailleurs je ne voudrais pas la décevoir car si moi je ne la connais que peu, elle semble plutôt bien informée à mon sujet. Bizarrement, je me sens déjà plus tranquille. Je pense que c'est dû au fait que je connais son mari. Cela fait d'elle une sorte de connaissance et cela me met bien plus en confiance que si j'étais  face à une stricte inconnue...Une élève brillante? Je rougis sans doute à ce moment là. J'admets que je me débrouille pas mal cependant je sèche de plus en plus de cours et l'idée d'abandonner ces études se fait de plus en plus présente. La médecine ce n'est tout simplement pas mon univers. J'aurais dû choisir l'histoire comme j'ai toujours rêvé de le faire mais en dernière minute il y a un an de cela je me suis inscrite en chirurgie et aujourd'hui je me coltine des cours dont je ne comprends pas l'intérêt. Mais je n'ai pas vraiment envie de parler de cela. Il y a Leyti qui becotte mon frère, il y a Cami qui me pousse à le haïr, il y a ma solitude qui se fait de plus en plus pesante. J'ai l'impression que si je déclare oralement que mes études ne me passionnent pas, ce serait ajouter un drame de plus à la liste des problèmes qui parsèment ma vie depuis quelques temps. Alors je souris timidement à la belle infirmière et fais mine d'envisager comme elle la possibilité d'une future collaboration. Souriante Huyana commence à me parler de ses rollers et de leur histoire. Vu le tact qu'elle emploi à me mettre en confiance je pense qu'elle a déjà cerné mon caractère reclus. C'est agréable de voir quelqu'un faire des efforts pour m'aider, c'est surtout plutôt rare. Je me mordille la lèvre tandis qu'elle me raconte et nettoie ses patins dans l'eau du lac. Je veux que ses efforts ne soient pas vain, je m'efforce donc de soutenir son regard et d'adopter un ton plus posé. Une vois moins fébrile. C'est un beau cadeau qu'elle t'a fait. Moi c'est plus le vélo ou l'équitation en fait. Mais je n'ai jamais eu l'occasion de tester le roller, je ne doute pas que ce soit agréable. conclus-je avec un sourire reconnaissant. Reconnaissant de son indulgence.
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Huyana A. Livingstone
Huyana A. Livingstone
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyDim 10 Aoû - 21:56





Continuer à rouler

J'ai l'impression que chaque parole, chaque geste de Kaya est mesuré, réfléchi, maîtrisé. Un métronomoe qui n'accepte pas l'erreur, l'écart, et donc la parole en quelque sorte. Je ressens une forme de réserve, qui cache un malaise, peut-être plus profond. Kaya n'est toujours pas très à l'aise avec moi. l'idée me vient subitement, et à son image s'accole celle d'un petit chaton, maltraité et abandonné, qui n'ose plus se montrer dans les rues piétonnes, et qui hésite à se diriger vers des mains tendues à l'apparence bienveillante -après tout, ça pourrait être la même main que la dernière fois, celle qui l'a frappé-. Enfin, mes spéculations débordent de ce qui me concerne. Elle a l'air d'avoir suffisamment de problèmes, et ne nécessite pas, à mon avis, d'ultimes sollicitations qui lui demanderaient d'exposer une fois de plus ses problèmes, au risque de subir des remontrances ou de la fausse pitié. Elle doit être bien courageuse, cette Kaya; entamer des études de cette envergure et traîner cette charge prête à exploser... je me demande tout à coup si je ne ferais pas mieux de la laisser en compagnie, seulement, des soufflements du vent, des glissements des insectes sur l'eau de l'Hidden Lake. C'est l'inconfort qui domine pour le moment, et je ne veux pas qu'elle subisse ma présence comme elle pourrait subir celle d'autres personnes. Néanmoins, sa réaction, préparée, me laisse entrevoir la possibilité d'entamer une conversation plus sereine avec elle. Je ne veux pas que ca soit du fake, je veux qu'elle se sente bien. J'men fiche, qu'elle parle pas. A la rigueur, moi aussi j'aime bien ces moments là. Quand deux personnes peuvent se trouver l'une à côté de l'autre, sans se parler, mais qui parviennent malgré tout à communiquer, à se comprendre. a l'évocation de ses loisirs, je saisis l'occasion: "Oh, est-ce que tu as ton cheval à toi? sais-tu que j'en possède un, un selle Français. Yoshi, c'est son petit surnom, mais moi je l'aurai bien appelé Rimbaud, il est poète incompris à ses heures. il est dans l'Arkansas actuellement, mais je ne vais pas tarder à le faire revenir dans la région. je pourrais te le présenter, il adore les petites jeunes" Je lui envoie un sourire de connivence.
"Est-ce que ça fait longtemps que tu montes? Tu sais, le roller, c'est pas vraiment compliqué, une fois qu'on est dessus... j'ai l'impression de voler quand je les enfile, c'est un peu la même sensation que quand tu nages dans de l'eau fraîche, mais sans la présence de liquide. Je ne sais pas, ça t'intéresserait peut-être d'essayer? Ou tu veux que je te les prête, peut-être, histoire de t'y essayer à l'abri des regards -ce que je comprends tout à fait, d'ailleurs. je ne m'entrainais que dans une courette fermée quand j'étais plus jeune, j'avais tellement peur des regards grondeurs des anciens-? Tu sais, ils ne vont pas me manquer, j'ai toujours des choses à faire à Blackfeet ou ailleurs.".  
Moi qui d'habitude suis peu loquace, ai l'impression de monopoliser toute la conversation. Après tout, l'emballage n'est pas forcément toujours nécessaire pour admirer la valeur du bonbon. Je parcours des yeux le paysage du lac, la forêt. Et je m'assois dans l'herbe fraîche, cueille une marguerite, et invite Kaya à faire de même, par un regard bienveillant. Peut-être que la conversation s'arrêtera là, mais au moins, j'aurais tenté. Peut-être que Kaya partira, se disant que Skah a bien fait de me laisser pour l'IRak. peut-être qu'elle restera mais qu'elle ne laissera pas filtrer un mot de sa bouche. Peut-être qu'elle pleurera, ou qu'elle criera. Ou je ne se sais pas. Les possibilités sont multiples avec des gens comme Kaya, qui ne sont pas totalement prévisibles et ne rentrent pas dans des moules pré-fabriqués. C'est d'ailleurs ce qui fait tout leur charme. je prends le risque.


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Kaya A.Frye
Kaya A.Frye
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyLun 11 Aoû - 8:05

Continuer à rouler
Huyana ∞ Kaya
Vous savez, quand on a des soucis il parait qu'il faut envisager la vie de pauvres gamins en Afrique qui meurent de soif ou celle de prostituées au Mexique et se dire qu'il y a pire que nous et qu'on a pas le droit de se plaindre. Je trouve ça atroce. Je suis d'accord sur le fait que s’apitoyer sur son sort est égoïste et inutile mais je n'aime pas du tout l'idée d'avoir à comparer les malheurs, surtout lorsqu'ils sont incomparables. Mes soucis sont pitoyables face à ceux qui subissent la guerre ou la pauvreté! Pourtant, mes soucis me font du mal et j'ai le droit de vouloir les affronter tout comme n'importe qui. J'ai un peu de mal à expliquer cette idée à vrai dire mais je pense que ce n'est pas en assurant qu'on pourrait avoir de pire ennuis que l'on pourra surmonter ceux qu'on a actuellement. Mais ce n'est pas non plus en pleurant toutes les larmes de son corps. J'essaye d'appliquer ça au quotidien. J'essaye de sourire aux gens que je rencontre, j'essaye de leur transmettre un peu de joie de vivre, j'essaye aussi d'en trouver un peu dans leur regard pour qu'eux m'aide. Et puis je suis pourtant sans cesse focalisée sur ce qui me transperce le cœur. Je ne me donne juste pas le droit d'en parler parce qu'on a bien assez de problèmes seul sans devoir entendre ceux des autres. Enfin, quoi qu'il en soit, Huyana semble avoir compris qu'aborder ma timidité en parlant de timidité serait une mauvaise idée. Je commence à l'apprécier cette jeune femme. Dommage qu'elle ait fait souffrir Skah parce que lui je l'aime beaucoup mais je ne suis pas du genre à la juger à ce sujet tout simplement parce que je ne connais qu'une part de l'histoire mais aussi parce que ça ne me regarde pas et qu'elle pourrait l'avoir plaqué du jour au lendemain pour partir avec un mec plus friqué, à moi elle ne m'aurait fait aucun mal et je lui laisserais donc une chance. Mais je suis loin de ce genre de préoccupations car pour l'instant c'est elle qui m'offre une chance malgré ma réserve. Elle me parle de ses rollers, de ses grands-parents, de chevaux enfin, elle parle tout simplement et je l'écoute de plus en plus détendue. Elle s'assied, je fais de même et finit par briser le long silence que j'avais instauré. Je craignais de ne pas savoir quoi dire et de me retrouver cloîtrée dans mon mutisme mais il y a des sujets qui font de moi un moulin à paroles, aussi étonnant que cela puisse paraître. Les travaux envisagés par les investisseurs, la maladie de mon frère et les chevaux en font partie. Je me ferrais un plaisir de lui faire des câlins s'il le souhaite! Tu sais déjà où il vivra? Parce que je vis au ranch, il appartient à ma famille depuis des générations donc oui, mon étalon m’appartient j'en ai même plusieurs! Enfin, un étalon noir nommé Frodon et deux juments Rumeur et Yseult. J'ai eu la chance de les voir naître tous les trois donc j'ai pu les nommer...Un selle Français? Vous avez fait des compétitions tous les deux? En parlant de dada, Skah à installé le sien au ranch justement... et soudain mon enthousiasme est coupé court. Je parlais, ne réfléchissais plus à ce que je disais, me laissais lentement entraîner dans la conversation. Et je sors une bêtise. En tous cas c'est ainsi que j'envisage le fait de parler de son mari qui est d'ailleurs peut-être devenu son ex. Je me rétracte, baisse le regard sur les brins d'herbes entre mes jambes et les arraches un à un. Nerveuse. Je ne sais pas si changer de sujet est une bonne idée d'ailleurs je ne sais jamais ce qui peut-être une bonne ou une mauvaise idée lorsqu'il s'agit d'alimenter une conversation, cependant je ne veux pas couper court à cette discution par moi même. Si elle veut le faire parce que je l'ai blessée en parlant de Skah, je comprendrais mais en attendant je me dois de répondre à sa proposition. Toujours focalisée sur l'herbe et la voix redevenue plus fragile, je réponds. Je monte depuis que je suis enfant. Je suis pratiquement plus souvent sur le dos d'un cheval que sur mes deux pieds...En ce qui concerne les rollers je ne saurais vraiment pas comment m'y prendre, c'est un peu comme le patin à glace il parait et je n'en ai fait qu'une fois pendant dix minutes avant de tomber sur la glace et de me tordre une cheville.
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Huyana A. Livingstone
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyLun 11 Aoû - 16:57






Continuer à rouler

Kaya m'a suivi dans mon geste. J'apprécie. Sans doute une forme de première confiance qui s'instaure entre nous. A l'observer rapidement, on peut remarquer qu'elle n'est pas du style à aborder les gens la première, à leur demander un briquet pour allumer sa cigarette, ou à leur montrer le plan d'une ville dans laquelle elle ne se repérerait pas. je ne sais d'ailleurs même pas si Kaya est toujours restée ici, et soudain, cette question me taraude: pourquoi cette jeune fille, si fraîche et si fragile à la fois, reste ici, alors que ce lieu semble source de ses maux? Une sorte de fascination-répulsion, à l'image de l'eau et de l'huile qui ne peuvent se mélanger, mais se retrouvent malgré tout souvent dans les mêmes recettes? Je me rends compte que je ne connais qu'un brin d'elle, de ce qui la constitue. C'est beau, le mystère d'une personne. Comme si, quand on la regardait, seule une partie de son corps était colorée, le reste étant noir, comme inexploré, et à découvrir à la lampe torche, doucement, en creusant peu à peu. C'est comme ça que je vois les relations humaines: une découverte permanente de la personne en face de qui l'on se tient, une découverte qui peut parfois demander de creuser, qui génère aussi de temps en temps des éboulis. Voire des effondrements. Skah. Au même moment où mon esprit divague sur lui, j'entends son nom. Je sors de ma réflexion, et reprends le fil de la conversation.
"Je ne savais pas du tout que tu faisais partie du ranch! Tu dois connaître Pelipa alors, elle y travaille! -Si c'est bien du même ranch que nous parlons? Elle m'a dit elle-même qu'elle pensait que Yoshi n'était pas bien là-bas, et qu'elle pourrait peut-être le soigner. En tout cas, il me manque terriblement. Il est très bien dressé, mais uniquement pour la beauté du geste. Les mouvements gracieux des chevaux, leur maîtrise et leur force me fascinent, mais je ne les exploite que pour leur et me faire plaisir. Je n'ai jamais été très compétitrice, cette ambiance me fait un peu peur en fait. Lors d'un concours, j'ai l'impression que les uns les autres se montrent les canines et veulent s'entre-dévorer comme des bêtes sauvages. Yoshi et moi avons construit des liens d'autant plus forts que a spontanéité nous guidait."
Alors que nous discutons paisiblement, l'eau du lac m'attire. Je crois y voir les reflets de poissons qui naviguent, font des tours et détours. Je m'approche de l'eau, pure encore -mais pour combien de temps?- et y laisse plonger mes mains, mains qui se délassent et se laissent porter par le liquide habité -je pense soudain que c'est étrange, tout de même, un lac: vous imaginez, vous, une étendue d'eau potable, dans laquelle une multitude de petites vies se font, et construisent un habitat, un cycle? Surprenant-. Tant que je pense à autre chose, je ne pense pas à lui. Mais je le vois quand même, partout, derrière cet arbre que nous avons escaladé ensemble, sur lequel nous nous sommes perchés et avons observé les écureuils; dans ce lac où nous avons nagé, vêtus de notre seule innocence.... Kaya évoque ses souvenirs d'enfance, et ce qu'elle dit m'intrigue "Je suis pratiquement plus souvent sur le dos d'un cheval que sur mes deux pieds". Comme si elle et son cheval ne faisaient qu'un. eut-être qu'il est celui qui la comprends le mieux. Comme si, pour elle, c'était plus naturel d'être en présence d'un équidé les quatre pieds sur terre, que de vivre deux pieds au sol, en compagnie de ses camarades de classe. Certains hommes sont propres à nous déçevoir, et je conçois totalement sa préférence à l'égard des animaux et de la solitude.
"Tu as toujours vécu dans ce ranch? tu n'as jamais eu envie d'aller voir ailleurs, par-delà les montagnes, là où le soleil se couche? Tu as du faire de magnifiques promenades dans les environs, que tu connais comme le fin fonds de ta poche, je suppose? Les familles d'éleveurs, ça a toujours été intriguant et fascinant pour moi. Petite, je m'imaginais partir cavaler le matin, à l'aube, à peine réveillée, sans prévenir, et rentrer pour me faire rabrouer et sentir la tarte aux myrtilles que ma mère aurait eu le temps de cuisiner entre-temps."
Je ris à la remarque de Kaya concernant son inaptitude à monter sur des rollers
"je suis loin d'être parvenue à les dresser du premier coup! en tout cas, je peux t'assurer que c'est moins caractériel qu'un cheval. Moins attachant, c'est sûr, mais ..."
Je m'arrête alors, me demandant si je ne suis pas idiote de défendre becs et ongles une pratique que je n'exerce qu'occasionnellement -je lui préfère la monte, la bicyclette, la marche à pieds...- et qui reste, dans les catalogues, associées à de jeunes branchés voulant mettre en avant leur "swagitude".
"Dis moi Kaya, je ne suis que novice en matière d'étymologie, est-ce que ton prénom à une signification pour les Cheyennes?"
Mes yeux brillent soudain, car même si je peux être considérée comme "agnostique", j'apprécie d'écouter les histoires cheyennes, les origines des prénoms que l'on porte et qui nous façonnent parfois. Huyana, c'est un nom qui me colle à la peau, et avec raison; "la pluie qui tombe", et en effet, je suis autant indésirable que je peux être nécessaire. Indésirable pour Skah en tout cas.


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Kaya A.Frye
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyMer 13 Aoû - 16:09

Continuer à rouler
Huyana ∞ Kaya
Je me suis, semble-t-il, quelque peu emballée concernant ma remarque sur Skah car, contrairement à ce que pensais, Huyana ne parait pas le moins du monde blessée. Peut-être a-t-elle véritablement tourné la page ou peut-être se sont-ils retrouvés heureux. Je n'en sais rien et je n'ai pas envie d'en savoir plus que ce que l'on veut bien me raconter. Chacun sa vie. Je sais que si des rumeurs couraient concernant mes sentiments pour Leyti, je n'aurais qu'une seule envie: creuser un trou, m'y enfoncer, me faire recouvrir de terre et me faire oublier de la civilisation. Cela peut paraître radical mais j'ai beau être terriblement timide en temps normal, lorsqu'il s'agit de parler de mes sentiments cela ne relève plus d'une simple gêne mais d'un véritable mal psychologique. J'ai toujours été ainsi. Lorsque j’apprécie quelqu'un, il le sait par les petites affections que je lui porte, je pense à mes parents que j'ai toujours aidé pour leur prouver mon affection sans jamais leur dire Je vous aime malgré mes sentiments pour eux. Pour mon meilleur ami c'est quelque peu différent: il sait que je l'aime comme ami, il sait que je le considère comme le seul qui me connaît véritablement. Cependant je parviens, du moins je l'espère, à cacher mon amour excessif pour lui. Principalement depuis qu'il est en couple avec mon frère. Donc si moi j'aurais été mal à l'aise que l'on aborde le sujet de mon amour, Huya ne semble pas perturbée même si peut-être plus pensive qu'auparavant. Il reste malgré tout une certaine gêne en moi. Si elle ne parait pas avoir relevé, il n'empêche que je crains d'avoir commis une erreur et je reste donc tendue à ses cotés. Elle parait surprise d'apprendre que je vis au ranch. Il faut dire qu'à l'époque où elle vivait encore ici je n'étais qu'une enfant, elle n'a donc pas du me reconnaître si elle m'a déjà rencontré ou peut-être n'avait-elle pas d'occasions de se rendre au ranch à l’époque. Quoi qu'il en soit, si le nom Frye ne semble pas être synonyme du ranch dans sa tête, celui de Pelipa bien. Pas étonnant, elle est renommée cette demoiselle. Cette amie aurais-je envie de dire. On ne se connaît pas fort bien, il faut dire qu'elle n'est guère bavarde, à mon image ce qui nous fait une belle jambe lorsqu'il s'agit d'alimenter des discutions. Cependant notre amour pour les chevaux nous réunit, tout comme notre savoir à leur sujet. Nous sommes nées à leurs cotés toutes les deux et s'en occuper est donc comme une seconde nature. Et puis, nous avons toutes les deux compris qu'ils -les chevaux mais finalement les animaux en général- sont bien plus fiables que les hommes. Toujours présents, toujours sincères & si simple à vivre. Pas à comprendre, sans doute le sont-ils moins que les êtres humains mais ce qui est magique c'est qu'il ne faut pas toujours les comprendre que pour parvenir à être en symbiose avec eux. Leur part de mystère est plus un plaisir qu'un ennui. Les hommes, eux, cherchent toujours à tout savoir des individus qui les entourent. Je m'efforce de ne pas appliquer une telle curiosité. Peu m'importent les rumeurs, peu m'importent les secrets, peu m'importe le passé. Je vis avec le présent de mes connaissances et ce qu'ils veulent bien me dévoiler. Sans doute pour me protéger moi même, pour qu'ils ne cherchent pas à en savoir trop sur moi puisque moi même je n'en sais guère sur eux. Gagnant gagnant pas vrai? Pelipa est une amie en effet, on travaille ensemble parfois...Je comprends parfaitement, on n'est pas trop concours non plus chez nous, d'ailleurs le dressage est souvent basique sauf lorsqu'un cheval montre un plaisir certain à s’entraîner. Finalement c'est souvent le cas, ils ont ça dans le sang semble-t-il mais malgré tout certains rechignent à se plier aux règles et on préfère ne pas insister. Chacun son petit caractère. conclus-je en haussant les épaules. Elle me demande alors si je ne serais pas tentée de visiter le monde. Je ne comprends pas bien pourquoi elle aborde ce sujet, je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi elle me dévoile sa fascination pour les familles d'éleveurs. Sans doute veut-elle me faire plaisir, me flatter mais j'admets être plus mal à l'aise qu'autre chose face à cette remarque. Je la vois se pencher au dessus de l'eau, jouer les mains dans le lac et je suis tentée d'allumer une cigarette tandis qu'elle a le dos tourné. Je me retient et réponds calmement, pesant ma réponse. Je suis bien ici et si le besoin d'ailleurs se fait ressentir parfois, je monte Frodon durant de longues balades, on va se perdre loin et on oublie Blackfeet. Je n'ai pas besoin de faire des milliers de kilomètres pour me perdre et puis je suis bien trop attachée à cet endroit j'en ai conscience. Contrairement à ce que tu pense, je ne connais pas tous les secrets de cet endroit et personne ne le peut, c'est ce qui le rend charmant. Il gardera toujours une part de mystère et on peut y vivre cent ans et se retrouver face à un arbre deux fois plus vieux que nous sans qu'on ne l'ai jamais remarqué pour autant... Je souris vaguement et m'apprête à lui retourner plus ou moins la question, à savoir si elle a préféré partir, si cet endroit lui a manqué, lorsqu'elle me détrompe au sujet des rollers: elle aussi a eu du mal au début mais on peut tous y parvenir à force d'acharnement. Sans doutes mais je crains de ne pas avoir le courage de persévérer seule. Je ne lui dis cependant pas cela sous cette forme. L'effort en vaut sans doutes la chandelle, on doit un peu se sentir comme un oiseau perché la dessus...Je n'ai pas à me plaindre concernant mon style de vie, c'est vrai...Mais c'est une existence éreintante et sans jamais beaucoup de récompenses si ce n'est le plaisir de vivre aux cotés des chevaux. J'ai vu trop souvent mon père dégoûté par le monde et les industries que pour trouver ce métier si beau qu'on veut bien le faire paraître. C'est sans aucun doute un style de vie idyllique mais c'est aussi une guerre quotidienne contre des acheteurs, des millionnaires qui veulent des chevaux uniquement pour la gloire. Il y a aussi la douleur de devoir laisser partir certaines bêtes lorsque le besoin d'argent se fait ressentir. C'est chaque fois une blessure ouverte et des regrets infinis car ils sont de plus en plus rares les bons éleveurs, les bons propriétaires, respectueux. Je joue nerveusement avec la bandoulière de mon sac à dos lorsqu'elle m'interroge sur le sens de mon prénom. Question surprenante à laquelle je ne réponds pas de suite, quelque peu déstabilisée par le changement de sujet soudain. Ca signifie ma petite sœur aînée, rien de fort poétique en fait...Du moins pour sa signification, par contre j'aime la raison pour laquelle on me l'a attribué. Mon père tenait à un nom purement Cheyenne mais ma mère refusait quelque chose que l'on entend trop dans la région et ici tous les noms Cheyennes ou presque ont défilés au fil des générations! Et puis, ma mère a toujours été une grande fan de Bob Marley et l'un de ses albums c'est Kaya ce fut une sorte de révélations pour mes deux parents et c'est le seul prénom des trois enfants qu'ils ont choisis ensemble à 50% chacun... je souris. Pas seulement parce que cette histoire me plaît mais aussi parce que je l'ai racontée à Huyana. La petite histoire de mon prénom que je raconte rarement. Pas qu'elle soit secrète, juste qu’habituellement j'aime à couper court aux discutions et que déballer ce genre de récit prend du temps et des mots que j'ai accepté d'offrir à Huya parce que je me sens à l'aise avec elle. Raison pour laquelle je souris dans le vent. Toi si je comprends bien tu n'es pas née ici...Pourtant ton prénom...
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Huyana A. Livingstone
Huyana A. Livingstone
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyVen 15 Aoû - 8:03







Continuer à rouler

Je n'avais pas vraiment répondu après que Kaya eut évoqué Skah. Sciemment. Consciemment. C'est encore trop frais -gelé comme de la glace en réalité-, trop fragile -à l'image des pattes d'un poulain âgé d'une heure à peine-, trop douloureux -d'une douleur indescriptible et ineffable- pour que j'accepte d'en parler. Je sais que dans le cas contraire, je m'effondrerai, et je ne sais ce qu'on pourrait faire de moi si ce n'est ramasser mes débris à la petite cuillère. "J'essaie de me raisonner", ce que l'on m'a d'ailleurs conseillé plusieurs fois depuis mon retour. Enfin. Moi je ne veux pas me raisonner. Je ne veux pas déclarer forfait. Skah et moi sommes deux aimants, positionnés pour le moment de telle sorte que l'on ne peut même plus s'approcher. Il suffirait de trouver dans quel sens nous mettre pour nous réunir... Je soupçonne Kaya, aussi, d'avoir des préjugés me concernant, les images de la "femme indigne qui a quitté son mari qui était pourtant parti à la guerre". Mais ça, c'est du carton-pâte. Le ministre Potemkine a bien obtenu ce qu'il désirait; la réserve et les habitants de Blackfeet, comme l'impératrice Catherine II, voient le décor monté de toutes pièces, et y attachent autant d'importance et de crédit qu'à la boite aux lettres, qu'aux pavés de leurs jardins, qu'à la texture des draps de leur lit. je ne sais si c'est lié à ce que je pense, mais l'eau est soudain froide sur ma main. je la retire. Je commence à frissonner. Kaya me semble tellement secrète, si proche et si lointaine à la fois. On dirait une petite soeur intimidée par l'âge de sa cadette. Je m'aperçois qu'elle s'ouvre un peu à moi, qu'elle laisse une porte entrouverte vers son coeur, vers son histoire personnelle et familiale. C'est un tableau par petites touches, du pointillisme. Kaya a peut-être peur que les couleurs en soient trop vives, que l'on remarque ce qu'elle veut représenter et qu'on la juge pour cela. Je me questionne alors vraiment sur la manière dont elle interagit avec ses pairs, avec sa famille. Elle paraît utiliser son propre langage, parler mais dire autre chose avec ses mots. A nous de décoder son style de communication.
Je reprends: "Je te comprends bien. Je suis partie de Blackfeet il y a à peu près deux ans, et j'ai vite compris mon erreur. La chute est grande de l'espoir à la désillusion, à la prise de conscience que les images ressassées de notre imaginaire d'un endroit plus prenant, plus satisfaisant, ne sont qu'un reflet de nos rêves. Et qu'elles peuvent être effacées d'un coup de pied dans la flaque d'eau dans laquelle on observait ce rêve. Notre sang est ici, on ne peut se sentir bien qu'ici. Ou plutôt, on ne pouvait, car avec tout ce qui se passe en ce moment, je crains que les étrangers ne dénaturent notre poétique réserve, n'en corrompent l'âme. Pour te répondre, je ne suis pas née à Blackfeet en effet, mais dans une réserve voisine. Mes parents ont aménagé ici un peu plus tard, pendant mon enfance, et depuis, Oak Street est ma maison. "
Tout à coup, les pensées affluent en moi. Je ne peux plus les arrêter, c'est un torrent qui se cogne contre un barrage -mon esprit, mon cerveau et ses conduits-. Skah. Skah qui est parti, qui m'a laissée ici, seule. Qui a brandi des armes, tué des gens. Skah qui était si doux et calme avec moi. Skah qui est revenu, et qui m'obsède. Mais qui me terrifie. L'histoire de retrouvailles damnées.  Oak Street est ma maison, c'est ce que j'ai dit à Kaya. Officiellement, oui. Mais comment je pourrais m'y sentir chez moi maintenant que les pas de Skah n'en font plus partie -eux qui étaient devenus partie prenante de chez moi-, qu'il a passé le pas de ma porte et qu'il n'a pas saisi son mug dans l'armoire gauche de la cuisine pour se faire chauffer un café bien serré, comme à son habitude. Depuis qu'il n'habite plus avec moi, et qu'il hante malgré tout mes pensées et ma maison. J'ai l'impression de couler sous le poids des évènements. Sortir la tête hors de l'eau? Faire bonne figure? Les larmes aux yeux, que j'essaie de cacher, je mets mes émotions sur le compte de mon sentimentalisme "Je regrette d'avoir laissé Yoshi seul, là-bas. Il faut que j'aille le chercher. Quand je repense à ce centre commercial quand même... Ca me dévore de savoir qu'on est presque impuissants à s'opposer à ce projet." Mes lettres, mes écrits restent lettre morte auprès de la municipalité. Et je ne pense pas que si l'on s'attache au totem, les ouvriers du projet prendront des gants pour nous en ôter. Nous tous.   


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Kaya A.Frye
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptySam 16 Aoû - 13:46

Continuer à rouler
Huyana ∞ Kaya
On parle voyages, découvertes d'ailleurs, besoin d'aventures et, petit à petit la conversation dévie sur les travaux prévus au cœur de Blackfeet. J'ai l'impression de parler sans cesse de cela. Avec mes parents car il s'agit d'un sujet facile à aborder sans risquer de faire exploser Cami, avec les clients du Waki car tous aiment partager les derniers potins qu'ils ont pu dénicher à ce sujet, avec la bibliothécaire qui s'inquiète de l'avenir de ses archives et aujourd'hui avec une infirmière, épouse de mon patron. C'est dire si ce thème est sur toutes les lèvres, il faut dire que chaque jour ou disons semaine apporte son lot de tracas pour les habitants de cette ville tous, ou presque, attachés à ses coutumes. La jeune femme trouve le mot parfait pour décrire notre réserve: poétique. Je pense que c'est le qualificatif que je cherchais depuis un moment. Pas qu'il soit inaccessible à mon langage, juste qu'il vient de prendre un autre sens ou du moins une nouvelle profondeur grâce à la sincérité de la voix d'Huya. Je vois dans la façon qu'elle a d'aborder ce sujet une potentielle alliée. Il y en a beaucoup des gens révoltés par ce projet immobilier mais finalement bien peu sont près à se motiver. Si je sais ne pas être la seule à me rendre souvent à la mairie pour voir l'avancer des négociations et exposer dès que possible ma frustration, je n'ai que récemment entre vu la possibilité de futures manifestations. Je pensais que les choses n'iraient pas si loin, qu'ils abandonneraient notre réserve en constatant que les Cheyennes n'étaient pas aussi influençables que prévu, mais peut-être faudra-t-il défiler en ville et scander haut et fort notre désaccord. Quoi qu'il en soit nous devons nous unir contre ces intrus et je pense qu'Huyana est tout autant que moi prête à s'investir entièrement pour la survie de notre réserve. Même si elle n'y est pas née comme elle me l'explique. Et suite à cette révélation je la sens fragile. Elle me tourne le dos, toujours penchée sur l'eau mais je sens la fin de sa phrase plus fragile et sa main tremblante. Je ne comprends pas bien si c'est l'évocation de ses parents qu est en cause ou peut-être ma précédente remarque concernant Skah, tout ce que je sais c'est que la soudaine excuse qu'elle me fournit -comme quoi Yoshi lui manque- ne me convainc guère. Sans doute est-ce une des raisons des larmes qui font briller ses yeux, je les vois maintenant que je me suis approchée pour lui témoigner un peu de réconfort, mais je pense qu'une accumulation de petites blessures en sont la véritable cause. Elle évite le sujet pour aborder à nouveau les travaux prévus. Je hoche la tête un peu perdue ne sachant guère comment m'y prendre. J'hésite à lui demander ce qui la tracasse mais je me met à sa place. Je voudrais qu'on ne me pose pas ce genre de questions quand tout va de travers et c'est ce qui semble lui arriver si j'ai bien compris. Je refuse de baisser les bras. Ils ne veulent rien entendre et sont trop lâches que pour nous affronter de front. Le meilleur moyen est encore de s'unir. D'ailleurs, à ce sujet, j'ai été discuter avec le révérend pour lui demander de nous soutenir. Quand je dis nous je ne pense à personne en particulier, enfin, si, ceux qui se rebellent contre le projet mais je crois que nous serions plus utiles tous unis. Je me tais et fixe presque tétanisée les vaguelettes sur le lac provoquées par le vent. Tétanisée parce que je ne sais pas quoi faire pour aider Huya. Avec Leyti c'est simple et ce depuis toujours. Il va mal? Je mets du rock&roll à fond, je me blottis dans ses bras et je lui demande de me raconter. Mais il n'y a qu'avec lui que c'est facile et ça ne l'est d'ailleurs plus tant que ça. Avec le reste de l'univers je préfère souvent fuir plutôt que d'aider. On interprète souvent cela comme de la méchanceté mais c'est plus que je crains d'empirer la situation avec des conseils inutiles ou pas de conseils du tout d'ailleurs. Je suis guère sociable et ce n'est un secret pour personne. Mais là j'ai envie de rendre à Huyana ce qu’elle m'a donné en prenant le temps de m’apprivoiser un peu. Je passe une main hésitante dans son dos. Si tu veux parler...  Je me mord la lèvre. Je me sens stupide. Cette phrase est juste...banale, idiote et pourtant...sincère. Je suis pas très bonne pour l'expliquer mais c'est sincère, je suis prête à t'écouter si tu en as besoin.
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Huyana A. Livingstone
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MessageSujet: Re: Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana}   Continuer à rouler.. {Kaya & Huyana} EmptyMar 19 Aoû - 9:34








Continuer à rouler

Mes larmes me gènent -non seulement pour voir la ligne au loin, des pins qui se réveillent dans le soleil, mais aussi psychiquement, comme si c'était une confidence inadéquate, qui s'était égarée et ne pourrais plus s'effacer. Je suis très secrète, les gens me pensent réservée -ce qui est vrai - voire froide -ça, c'est involontaire-. je ne sais pas. je ne sais pas si c'est le moment pour ça, pour faire sortir les mots qui tournent en rond en moi, de les apprivoiser en les prononcant. Peut-être un peu plus tard, ma gorge trop sèche refuse pour le moment de leur laisser l'accès libre vers la sortie. Les mots de Kaya, eux, sont limpides, clairs. L'union. Quelle clairvoyance a t-elle. Je savais au premier coup d'oeil qu'elle était digne d'intérêt, pleine de bon sens et emplie de valeurs inaliénables. Combien de personnes ici évoquent l'union pour faire face à ce qui nous arrive, à ce qui va être installé, à ce monstre à la gueule béante qui va engloutir notre argent, nos âmes, nos valeurs humaines si on s'y engouffre? Skah, c'est certain. Mes les autres? Je les entends penser "oui oui, je suis totalement contre ce projet, donc j'en parle, je montre que je suis mécontent, mais bon, pas trop quand même, hein, j'ai pas envie de finir à la rue. Ce qui m'inquiète surtout, c'est le maintient de ma qualité de vie, et je lutte en fait plutôt parce que l'on me contredit, parce que c'est mon autorité qui est remise en cause, que parce que la réserve importe davantage à mes yeux que tout le reste. Après tout, ici est un endroit comme un autre, il y en a pas mal, donc si lui change un peu, il n'y a pas mort d'homme". L'hypocrisie humaine. C'est pour ça que j'hésite toujours entre humanisme et fatalisme. mais Kaya me fait croire, me fait espérer de nouveau au premier concept. C'est évident que la masse pèse davantage que des ombres séparées pour accomplir une mission. La forêt contre la pousse d'arbre, seule dans un champ. Kaya est juste réaliste. C'est trop cru pour nombre d'habitants de Blackfeet, le réalisme. Elle ne m'a pas encore parlé d'esprits, de rites cheyennes. Est-ce qu'elle croit au maintien de cette tradition? Ca ne me gènerait pas qu'elle perdure, même si pour moi, c'est davantage des histoires qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur et leur inculquer des valeurs morales, qu'une réalité qui nous concerne à chaque instant. Je me replonge dans notre conversation, comme si j'en étais sortie un instant, et que, déjà sèche, y faire un plongeon me procurait une grande claque froide. Elle est l'employée de Skah. Elle le connait. J'ai confiance en elle, mais comment? Que lui dire? Quels mots? pourquoi? Je préfère poursuivre sur l'avenir de nos terres pour l'instant, les confidences prennent du temps à être dévoilées, et je ne suis pas de ceux qui s'épanchent sur leurs problèmes à la première rencontre. je sais au moins une chose: Kaya, plus jeune de quelques dix ans que moi, ressemble à la petite soeur que j'ai idéalement. Je ressens que notre relation pourrait aller dans ce sens, vu comme les choses sont parties. j'ai envie de la protéger, non seulement comme une infirmière, mais aussi comme une soeur peut le faire, de la consoler lorsqu'elle a des chagrins d'amour, de passer des soirées avec elle à la maison, en pyjama, à se raconter des histoires plus ou moins drôles. De rire. De pleurer. Ensemble. Il est rare que l'on gagne ma confiance aussi vite, mais Kaya le mérite. Je me reconnais en elle.
"Kaya. Comment te dire? Ce que tu me dis là, c'est une météorite. Si on pensait tous comme toi, le projet serait déjà avorté, la première ligne des contrats n'aurait même pas été écrite. mais tout le monde préfère parler en se promettant d'agir, tout en restant à observer les choses se dérouler derrière les fenêtres. Il nous faut un motif de mobilisation ,des choses qui nous rapprochent, une figure de proue qui nous guide et nous mobilise. Mais qui serait prêt à faire ça? Qui en aurait la carrure?" -je pense à Skah, putain ce qu'il irait bien pour ça, si seulement il pouvait. Je serais sa groupie anonyme, l'admiratrice secrète qui ne pourra que faire des rêves inaccessibles - je sais qu'il l'est pour moi désormais-. Un souffle nouveau en moi, je m'appuie sur mes mains et me relève. Mes mains terreuses, je m'en fiche, je les essuie sur mon pantalon. la nature, c'est comme ça; brut et spontané. pas besoin de mettre des apparats, c'est comme ça qu'elle est belle. Je lance un regard entendu à Kaya.
"Des blessures, on en cache tous sous des pansements dits "invisibles". Ne t'en fais pas pour moi, la guérison est longue et parfois douloureuse, mais c'est quelque chose que tu dois connaître aussi. J'ai cru comprendre que ta vie de jeune fille n'avait pas toujours été évidente. Mais tu t'es relevée. ce que l'on ressent, tu le sais aussi, les autres ne peuvent même pas l'appréhender; c'est de la fumée que seule celui qui vit la chose peut tenir entre ses mains. les autres ne peuvent que la voir s'échapper, n'en n'ont ni l'intensité, ni la couleur. Depuis que je suis revenue, Skah et moi, c'est un mur de plus en plus haut et dur qui nous sépare. Mon coeur bat toujours intensément pour lui, mais j'ai l'impression que nous ne sommes plus synchronisés. Nos mouvements ne se marient plus, et j'ai l'impression que tout entre nous devient incompatible. La distance, l'absence, a tout altéré"
Je ne voulais pas qu'elle ai l'impression que je voulais creuser dans ses plaies à elle, mais comme je me dirigeais malgré tout en ce sens, ce sont mes mots qui ont ouvert mes plaies encore vives. Tant pis. "Je n"ai plus rien à perdre", comme ceux qui manquent d'inspiration diraient. Depuis qu'il est parti, mon insignifiance, je la vis chaque jour, et sans ses regards, elle s'approfondit. Mon métier et mes valeurs sont les seules choses qui me tiennent la tête hors de l'eau. Mes patients, leur guérison est mon horizon et aussi ma peine, ils me donnent tellement et je sais que certains sont condamnés. je veux être la feuille de papier, d'origami, qui se plie mille fois et mille fois encore, pour que toutes leurs peines soient abolies. Car la maladie, c'est l'insupportable au quotidien, et qu'une fois passée, la vie devient plus intense.
"Tu dois bien connaître Oak street je suppose, vu que tu habites ici depuis longtemps. Le N° 18 t'est ouvert à chaque instant, sache le. Une oreille, une tasse de café ou seulement un siège t'y attendront quand tu le souhaiteras, Kaya. L'union, ça peut commencer entre deux personnes. Si nous étions ces deux-là?


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